La CNIL a précisé en décembre 2013 les règles d’utilisation des cookies, notamment ceux à vocation publicitaire. Elle recommande aux sites, lorsqu’un internaute arrive pour la première fois, de faire apparaître un bandeau indiquant la finalité des cookies utilisés et d’offrir la possibilité, via un lien, de refuser totalement ou en partie ces cookies. Or les cookies publicitaires font partie intégrante de la rémunération des sites éditeurs de contenu (dont Marketing Professionnel 😉 ). Leur blocage par les internautes et les navigateurs va induire une baisse significative de revenus et met donc à mal la gratuité de ces sites…
Le point sur l’écrasement des cookies avec Christophe Bosquet, Directeur associé d’Effiliation.
En quoi la CNIL a-t-elle grillé les cookies ?
La réglementation prévoit désormais que l’internaute soit informé et consente préalablement au dépôt de certains cookies, notamment ceux ayant des fins publicitaires. La CNIL recommande aux sites, lorsqu’un internaute arrive pour la première fois, de faire apparaître un bandeau indiquant la finalité des cookies utilisés et d’offrir la possibilité, via un lien, de refuser totalement ou en partie ces cookies.
Pour autant, aucune pédagogie n’a été réellement mise en place pour expliquer au grand public que le cookie n’est pas forcément mauvais, c’est d’ailleurs plutôt le contraire qui a été fait. Les projecteurs ont éclairé les côtés négatifs des cookies, sans jamais montrer les côtés positifs. Peu d’internautes savent que s’ils peuvent consulter autant de sites d’information gratuits, c’est que nombre d’entre eux se rémunèrent grâce aux cookies. Mais il est maintenant trop tard pour rendre le cookie savoureux auprès du grand public. Et l’on peut s’attendre a un rejet de plus en plus massif des cookies de la part des internautes, notamment en modifiant le paramétrage de leurs navigateurs pour les refuser.
Pourquoi le fingerprinting est-il une intéressante solution ?
La technique de tracking appelée Fingerprint repose sur la collecte d’informations contenues dans le poste de l’internaute. Elle permet de ne pas avoir à « toucher » au poste de l’internaute : pas de pose de cookies, pas de pose de fichiers… Tout se fait du côté serveur, donc du côté de l’opérateur réalisant le suivi des actions de l’internaute.
Le principe consiste à relever une empreinte, composée par une synthèse d’informations (navigateur, plateforme, liste de plugins, de polices, etc.) qui permettent d’identifier un internaute unique à 98%. Le Fingerprint autorise une analyse plus fine de l’internaute, mais reste entièrement anonyme, l’objectif n’étant pas de cibler l’internaute, mais la performance des sites, en permettant de relier un achat à la visualisation d’une bannière, par exemple.
D’autre part, le Fingerprinting est une solution compatible avec les différents devices (tablettes, Smartphones, TV connectée…), quel que soit leur système d’exploitation (Windows, Mac, Android, etc.), alors que le cookie se limite aux navigateurs Web. C’est donc aussi une solution d’avenir pour les nouveaux usages.
Est-ce la mort du cookie ?
Le cookie reste une solution simple à utiliser et peu onéreuse aujourd’hui pour des besoins de personnalisation d’interfaces, de suivi de session et des fonctionnalités purement Web, il a donc encore de beaux jours devant lui pour des besoins simples et non stratégiques. En ce qui concerne son utilisation pour le tracking, il va perdurer, mais il ne sera plus aussi efficace, il doit donc être complété par le Fingerprinting. Depuis l’été 2013, nous avons mis en place les deux systèmes en parallèle. Le Fingerprinting est utilisé dans le cas où l’internaute n’accepte pas les cookies. Tous nos clients en bénéficient, et cette nouvelle technique permet déjà de récupérer 5 % de ventes BtoC et 4 % des leads générés dans le BtoB, qui seraient perdus si le tracking n’était basé que sur les cookies.
Le fingerprinting fait-il monter le prix de la donnée ?
Puisque la donnée se trouve du côté serveur et non plus sur le poste client, le Fingerprinting demande une infrastructure de stockage qui n’était pas nécessaire avec les cookies. Mais la Data qui est « sérieusement » commercialisée aujourd’hui est une data qui est déjà dans des entrepôts de données, donc l’infrastructure de stockage est déjà en place et il n’y a pas d’effet d’augmentation à prévoir par ce nouveau système.
(c) ill. Shutterstock – Pile of chocolate chip cookies
Henri
28 janvier 2014 à 23:06
Attention aux risques juridiques que vos clients prennent en pensant que l’utilisation du fingerprinting n’est pas couvert par la réglementation.
La Cnil précise que les mêmes règles s’appliquent au fingerprinting, aux cookies et autres technos :
http://www.cnil.fr/vos-obligations/sites-web-cookies-et-autres-traceurs/que-dit-la-loi/
Serge-Henri Saint-Michel
29 janvier 2014 à 7:47
Merci @Henri, bonne remarque effectivement ! Le fingerprinting n’est pas un contournement des obligations légales.