Marketeurs, évitez la mort de votre public par asphyxie au PowerPoint ou Keynote traditionnel !
Ne les noyez plus sous une avalanche de détails, de chiffres non mémorisables et immangeables ! Une réunion n’est pas un enfer. Elle peut devenir le paradis des idées et des expressions neuves en utilisant un outil « moderne »… qui, pour autant ne peut se suffire à lui-même (nous n’en promouvons pas une utilisation dogmatique !) : le Pecha Kucha.
Le Pecha Kucha ou la technique du 20×20
Le Pechakucha ou Pecha Kucha (à prononcer « Pétcha Koutcha ») est un format de présentation orale associée à la projection de 20 diapositives se succédant automatiquement toutes les 20 secondes. La présentation dure 6 mn 40 sec. au total. Cette contrainte impose à l’orateur le sens de la narration, du rythme, de la concision, mais aussi un goût pour l’expression graphique.
La réalisation de la présentation Pecha Kucha avec PPT
Commencez par structurer votre présentation en 20 points. La dernière slide pourra faire office de conclusion (du coup, vous pouvez zapper l’éternel « Merci de votre attention » qui devrait être pénalement sanctionné).
Pour ce faire, écrivez le découpage de l’intervention sur papier. Personnellement, je plie trois fois une feuille A4, ce qui donne 8 cases et je note dans chacune le sujet de chaque slide avec une idée de visuel et, surtout, le contenu que je vais proposer en 20 secondes.
20 secondes représentent 60 mots ; utilisez par exemple Word pour les compter.
Cet exercice oblige à la concision. Supprimez les éléments de moindre importance puis utilisez un langage clair, accessible au non spécialiste, porté par une présentation articulée. C’est à ce point que le plan et la narration interviennent.
Vous pouvez par exemple disposer d’un fil rouge, d’un gimmick, raconter une histoire, qui peut être la vôtre, ce qui facilite la projection du public dans celle-ci, ou partir d’un moment de vérité. Peu importe car ce qui compte, c’est de pouvoir conserver l’audience du public intacte du début à la fin de la présentation, par exemple en ménageant le suspense et en éveillant petit à petit l’intérêt.
Soignez le sens de la formule : « un consommateur avide de plein » et des phrases-choc, faites en sorte que les dernières slides répondent aux lancements des premières. Evitez les chiffres, privilégiez les mots et la polysémie.
Les images viendront ensuite appuyer le Pecha Kucha. Une image par slide est préférable à des gifs animés, à un kaléïdoscope ou à un patchwork afin de ne pas perdre l’audience : en train de décoder votre visuel, elle ne vous écoutera pas. Privilégiez des images (illustrations, dessins, photos…) métaphoriques, des analogies, sans tomber dans le bestiaire, le kitch, le sexiste. Mais vous avez bon goût 😉 Votre amour du design bannira les marie-louise, les ruptures de couleurs, d’ambiance, de style, au bénéfice de l’harmonie graphique.
Et l’humour ? Pourquoi pas, mais pas de blagounette à l’américaine surtout si vous présentez le pitch de votre start-up conçue dans un garage 😉
Une fois ces éléments calés, présentez à blanc le Pecha Kucha jusqu’à ce qu’il devienne fluide, naturel et que vous ayez totalement intégré les 20 secondes qui passent, avec la régularité d’un métronome.
La présentation orale : cocktail Pecha Kucha passion
Le Pecha Kucha, comme tout présentation, se lance par une introduction. Vous pouvez un peu « tricher » en narrant votre profil, votre parcours, en nommant votre entreprise et en annonçant la thématique de votre intervention, pendant une minute, juste avant d’envoyer le PPT. Vous aurez alors suscité l’intérêt de l’audience. A vous de l’accompagner jusqu’à la vingtième slide, sans la décevoir.
Les slides s’affichent donc pendant 20 secondes. Appuyez-en la présentation en bon professionnel : avec passion, régularité (chaque slide doit être traitée avec les mêmes égards), conviction. Le logos doit s’articuler avec le pathos. Votre gestuelle et votre voix (niveau, articulation, débit) complète l’ensemble. Vous êtes le pro du jour qui a su conquérir le public en le regardant droit dans les yeux, en souriant (humainement) car l’objectif d’un Pecha Kucha est de transmettre du fond, certes, mais aussi de l’émotion, l’envie d’en savoir plus sur vous et votre projet.
Et si, lors de la 20e slide, vous doutez de votre performance, demandez-vous pourquoi Steve Jobs n’a pas utilisé le Pecha Kucha. Probablement parce qu’avec son incontournable « One more thing »… il en aurait imposé une vingt et unième ! Et vous sourirez à vos investisseurs ou à votre public.
Mise en abîme du Pecha Kucha
Un Pecha Kucha… sur la technique du Pecha Kucha : https://www.youtube.com/watch?v=jJ2yepIaAtE
Pour aller plus loin sur le site
- Dossier Business Angels et financement de startups
- Tendances visuelles de 2016
- 1400 dessins au service de vos idées
(c) ill. Shutterstock. Cet article a initialement été écrit en décembre 2015, modifié depuis.