La peur d’un nouveau Tchernobyl à la centrale nucléaire de Fukushima (Japon) a fait ressurgir le débat sur une éventuelle sortie du nucléaire sur le continent européen. De nouvelles solutions alternatives se retrouvent ainsi sur le devant de la scène, notamment les énergies renouvelables et locales.
Les énergies locales se définissent comme les énergies que l’on peut trouver dans une région donnée : solaire, géothermie, biomasse, éolien… Ces sources d’énergie sont bien souvent présentes en grande quantité sur le territoire et ne demandent qu’à être exploitées. Finie l’importation, les énergies locales permettent l’utilisation des atouts de la région.
Un moyen de développer l’économie
S’inscrivant dans une démarche de développement durable, les énergies locales participent également au développement économique de la région. Elles présentent en effet de nombreux atouts pour le territoire ou le pays concerné : dépasser les contraintes liées à l’éloignement des réseaux de distribution (notamment dans les pays en développement) mais aussi exploiter de façon intelligente les ressources locales ou encore créer des emplois locaux.
S’assurer une indépendance par rapport aux autres pays est devenu une nécessité : par exemple, le prix du pétrole flambe, la source s’épuise petit à petit et il est difficile de prévoir réellement les prochains coûts de son importation dans les mois à venir. En utilisant les ressources propres à la région, le pays se protège ainsi de l’influence des pays fournisseurs. On obtient l’opportunité de relocaliser la production énergétique.
Concernant l’emploi, les énergies alternatives pourraient créer ou sauvegarder en France plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans les années à venir : jusqu’à 150 000 à l’horizon 2030-2050. Ainsi, un chauffage collectif au bois crée trois fois plus d’emplois en France qu’une installation équivalente utilisant de l’énergie fossile. A l’heure de la crise économique, tous les moyens sont évidemment bons pour créer de l’emploi et développer des régions plus défavorisées économiquement où le taux de chômage est en constante augmentation. En résumé, les énergies locales se présentent donc comme une formidable opportunité de mobiliser l’intelligence territoriale.
Un besoin latent de communication
Dans le domaine de l’énergie, l’intelligence territoriale se situe au niveau de la mise en place de moyens pour assurer la promotion et le déploiement du développement durable, à l’aide des différents atouts offerts par le territoire.
Aujourd’hui, il est impossible de lancer un projet d’envergure sans l’appui des pouvoirs publics locaux. Afin de lutter contre la prédominance du nucléaire, qui apparaît de plus en plus dangereuse, les alternatives doivent se mettre en place au niveau local et ainsi utiliser les ressources des territoires. Le sommet de Rio a d’ailleurs placé les collectivités territoriales comme les acteurs incontestables pour atteindre les objectifs fixés par la Déclaration sur l’Environnement et le Développement en 1992. Avant de pouvoir promouvoir les énergies locales, les collectivités territoriales se doivent tout d’abord d’être exemplaires à cet égard. Les collectivités doivent favoriser les énergies alternatives dès la conception des bâtiments, pour ainsi se placer comme autorités légitimes pour la promotion de ces énergies.
Différentes actions peuvent ensuite être mises en place pour placer les collectivités territoriales dans un rôle de sensibilisation et de promotion. L’absence d’utilisation des énergies locales se constate notamment à cause du manque d’information auprès des consommateurs. S’ils étaient plus informés, ils n’hésiteraient souvent pas à mettre en place ces solutions alternatives.
Les Agences de l’Energie, financées par l’Europe, la région et les collectivités territoriales, sont un premier vecteur de communication auprès des usagers. Elles ont pour mission de conseiller les collectivités, entreprises ou acteurs de la région. Par ailleurs, les collectivités territoriales peuvent conseiller les particuliers par le biais « d’Espaces Info Energie ».
La sensibilisation est également réalisée via la communication classique : site internet dédié, plaquette d’information… (cf. l’exemple de la Région PACA). Certaines collectivités mettent même en place des « maisons de l’énergie », sortes de maisons témoins des différentes technologies proposées. Cet outil propose un moyen ludique et interactif de communiquer auprès des particuliers, adultes mais aussi enfants, cible qu’il est indispensable de sensibiliser dès le plus jeune âge.
Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de la mise en place de ces énergies locales, respectueuses de l’environnement. Du pain sur la planche pour les collectivités locales donc…
Auteur : Cindy Bonnefous

