C’est le bras armé de Google. Celui qui lui permet de répondre en quelques secondes aux moindres demandes des internautes. Si une bonne partie du globe s’en sert quotidiennement, très peu en revanche est conscient de ce qu’est la grid et surtout de ses conséquences environnementales.
Grid, ou Grille informatique
Une « Grid » ou « Grille » ? Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? En informatique, c’est une infrastructure virtuelle, c’est-à-dire un ensemble de ressources informatiques délocalisées et autonomes (ordinateurs personnels, téléphones mobiles, logiciels, etc.), reliées entre elles. Ces ressources sont hétérogènes et peuvent être potentiellement accessibles par plusieurs utilisateurs et distribuées entre eux. Ces caractéristiques (distribution et partage) distinguent la grille des autres infrastructures internet car elles en font un outil extrêmement puissant de par son aptitude à répondre à des demandes pointues ou à fournir une puissance de calcul démultipliée via la mutualisation des serveurs de données.
Un des grands avantages de la grille, c’est que si l’un des serveurs relié aux autres ne fonctionne plus temporairement, un autre serveur de la grille peut prendre le relais. Le « travail » habituellement dévolu au serveur défectueux est ainsi réparti entre les autres ressources de la grille et la chaîne n’est pas interrompue.
En d’autres termes, les centres de data sur lesquels Google se repose pour répondre aux requêtes des internautes à travers le monde sont les éléments de sa grille, que l’on nomme « Google Grid ».
Les impacts environnementaux de la Grid
Aujourd’hui, on estime que le géant du moteur de recherche a environ 25 « data centres » répartis sur cinq continents. L’un des plus grands est situé aux USA, dans l’Oregon, et est approximativement de la taille de deux terrains de football ! Sachant que Google est la référence mondiale du moteur de recherche (plus de 70% du marché mondial), on peut aisément imaginer la montagne d’information que ses serveurs doivent traiter chaque jour.
De fait, la consommation énergétique de Google n’a d’égal que la rapidité des réponses du moteur de recherche. En effet, pour que sa grille fonctionne à plein régime, le géant a besoin d’une alimentation électrique constante et abondante, notamment pour le refroidissement de ses serveurs. Cette quantité d’énergie est extraordinaire et c’est la raison pour laquelle, que ce soit dans une logique de protection de l’environnement ou dans une logique d’image, Google cherche à utiliser des sources d’énergies « propres » pour refroidir ses serveurs.
Dès lors, il est facile d’établir un lien avec Google Energy, filiale du groupe spécialisée dans la production d’électricité éolienne, en place depuis 2009. Google, par le biais de cette filiale, mise donc sur l’énergie verte pour l’alimentation de certains de ses serveurs mais ce n’est malheureusement qu’une goutte d’eau en comparaison des quantités nécessaires pour le fonctionnement complet de la grille.
Conscient des conséquences de ses infrastructures sur l’environnement, le géant cherche d’autres solutions favorisant l’utilisation d’énergies propres. Certes, l’intention est louable mais il est extrêmement difficile de trouver des informations fiables et/ou dûment vérifiées sur la consommation énergétique de ces data centers qui permettraient de se forger un avis objectif. S’il est admis que celle-ci est énorme et peut potentiellement se mesurer à l’échelle d’un pays comme le Luxembourg sur une année, peu de sources mesurées auxquelles se fier existent.
La politique du secret chez Google
Chez Google, la politique du secret entourant la quasi-totalité des activités du groupe prend tout son sens avec la grille. Le grand public ignore son fonctionnement réel autant que la situation géographique des fameux data centers et encore moins les sources d’alimentations énergétiques de ceux-ci. Pourquoi un tel mystère ? Google ayant mis beaucoup de temps et de moyens pour mettre en œuvre son système de grille (la plupart de ses technologies sont brevetées) ne veut certainement pas le voir copier par un de ses concurrents. De plus, Google ne veut pas se voir affubler d’une image énergétivore avant d’avoir pu mener à son terme sa politique de transformation énergétique passant par les sources renouvelables.
Dès lors, il devient vital pour l’image de Google de maîtriser les informations circulant à ce sujet. Il est donc difficile de trouver des informations sur ces data centers. On trouve partiellement des réponses dans les communiqués publiés par la marque, seules véritables sources d’information. Malheureusement, ces derniers sont généralement très courts et assez évasifs. De plus, la marque ne communique bien entendu que sur ce qu’elle souhaite mettre en avant.
L’information à ce sujet est donc distillée au compte-goutte et de manière maîtrisée par Google. Pour trouver des données objectives à ce sujet, il convient de changer ses habitudes et de tester de nouveaux moteurs de recherches ! On trouve alors des données recueillies par des spécialistes ou des acteurs environnementaux sur la localisation probable des data centers ou encore leur consommation d’énergie ainsi que leur impact vraisemblablement dévastateur pour l’environnement.
Auteur : Annabelle Nogues