Bien avant l’arrivée de la presse en ligne, blogs et réseaux sociaux, nous réalisions, dans mon entreprise, des « revues de presse ». Pour cela, j’effectuais une veille de la presse « papier », je sélectionnais les articles les plus pertinents, écrivais un résumé succinct, mettais parfois l’information en perspective avec d’autres articles plus anciens ou d’autres sources. A ce résumé était joint les copies des articles.
Destinée aux collaborateurs, cette revue de presse abordait les thématiques qui les concernaient (concurrence, contrats, implantations, évolution du métier, des techno…). Elle leur était envoyée chaque semaine par courrier. Avec l’arrivée des messageries, le rythme est devenu plus fréquent…
Était-ce uniquement de la veille ou les balbutiements de la curation, terme apparu dans les années 2010 en France grâce notamment à l’essor des réseaux sociaux ?
Avec ces derniers et l’instantanéité de l’info, la curation a gagné en popularité. Elle a notamment permis à des passionnés et des professionnels de se positionner en experts voire en « influenceurs » sur leurs thématiques de prédilection sur ces plateformes.
Consultant, entreprises… ont ainsi pu développer une visibilité qui demande, certes, un important investissement en temps mais peu couteux en termes budgétaires. D’autant plus que cette visibilité est assurée sans qu’ils aient à produire de contenu… Mais même en créant son propre contenu, la curation est un bon complément. On retrouve très souvent des liens vers des articles des médias en ligne sur les newsletters envoyées aux clients ou prospects ou encore sur les sites et blogs d’entreprise. C’est une pratique commune même pour des médias qui fournissent dans une rubrique « actualités » des liens vers des informations parues ailleurs dans la presse – par exemple Le JDN.
Si cette pratique est avantageuse pour le curateur, elle l’est également pour le lecteur. Il sait où se rendre en un clic pour accéder à un récapitulatif des infos susceptibles de l’intéresser sans effectuer par lui-même un travail de veille et de sélection souvent long.
Pour ma part, veille et curation répondent à des objectifs encore plus larges. J’assure les relations presse, média et d’influence pour mes clients. Or les clients n’ont pas toujours une actualité « chaude » à communiquer… La veille me permet de repérer les sujets tendances et de réfléchir à la façon dont je peux positionner mes clients sur ces derniers.
Dans la même optique, je peux ainsi restée informée et parfois découvrir médias et journalistes qui traitent des sujets concernant les secteurs d’activité de mes clients et sous quel angle ils les traitent. C’est ainsi plus facile de distinguer les sujets qui ont du potentiel de ceux qui relèvent juste d’un buzz éphémère. Il est alors possible de proposer un traitement de l’information différenciant pour mes clients, que ce soit pour un billet sur leur blog, une tribune dans les médias ou une étude à mener.
Pour effectuer cette veille que je partage sur les réseaux sociaux et principalement sur Twitter j’utilise principalement plusieurs outils. Sur l’oiseau bleu, je me suis constitué des listes thématiques de journalistes, blogueurs, médias, experts… je consulte régulièrement leurs tweets ainsi que les top tendances et effectue des recherches sur des mots clés.
J’apprécie Feedly dans lequel j’enregistre les sites à suivre. Et bien sûr que serait une veille sans Google Alert et Google Trends😉
Je reçois également les veilles que me fournissent 2 de mes clients : Cision et Brandwatch avec lesquels on peut vraiment affiner les recherches et avoir un panorama exhaustif de tout ce qu’il se dit sur le web (presse, réseaux sociaux, forums …). C’est juste parfait.
Mais au-delà des outils, pour obtenir des infos pertinentes il est nécessaire de savoir quoi chercher et dans quels objectifs. Néanmoins le postulat de base de la veille et de la curation est d’être curieux et prêt à investir du temps car cela peut très vite devenir chronophage si l’on n’est pas organisé doté d’un solide sens d’analyse et de synthèse.
Auteure : Catherine Cervoni, conseil en relations presse, média et influence
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