Beaucoup de commerçants itinérants, professions indépendantes, micro-marchands, voire même la grande distribution rêvent d’un mode de paiement en mode nomade. Mais pourquoi ce type de paiement n’est pas encore adopté en masse ?
Le mobile point of sale, communément appelé mPOS, c’est adjoindre au smartphone du commerçant un petit lecteur de carte. Ainsi, fini les coûteux terminaux de paiement GPRS, c’est maintenant la puce du smartphone qui sert à envoyer les paiements à la banque. Les banques ont alors proposé d’abord aux micro-marchands une solution de mPOS, simplement copiée sur les traditionnels terminaux de paiement, mais… mobile.
Et ces offres n’ont été que des copies ce qui existait déjà mais en version mobile.
Un copycat light, rien de plus. Un me-too, simplement. Et ça n’a pas marché.
La seule mobilité ne suffit pas
L’unique innovation de ces mPOS fut la mobilité. Rien de plus. Or, ça n’a pas suffit puisque la majorité s’en est passé. Mais alors qu’est-ce qui pourrait convaincre les petits commerçants traditionnellement peu équipés en terminaux de paiements comme les grands distributeurs si ce n’est la simple valeur ajoutée de la mobilité ?
Il faudrait certainement leur proposer des services en plus. Pas juste une simple solution mobile de paiement par carte, mais un véritable outil de CRM, de promotion, de développement de l’expérience en magasin.
Le mPOS, pierre angulaire d’un CRM facile
Imaginez un jeune pâtissier qui se lance dans la livraison à domicile de macarons. Si sa banque lui propose de pouvoir accepter les paiements par carte, et donc de bénéficier de la garantie de paiement, avec un dispositif tactile et mobile lié à son smartphone ou à sa tablette ; il sera satisfait.
Mais si en plus ce dispositif lui permet d’accéder à toutes les analyses sur ses ventes liées aux informations de paiement et de connaître avec précision l’ensemble de sa clientèle qui paie par carte : produits les plus vendus, à quelle heure, pour quel montant, par quel type de carte etc. ; il sera ravi. Il comprendra rapidement tous les bénéfices de ces informations pour imaginer des opérations promotionnelles personnalisées.
Le mPOS, idéal pour améliorer l’expérience clientèle en grande distribution
Les grandes enseignes cherchent tous les moyens d’améliorer la mobilité et donc l’expérience clientèle en magasin. Quelques unes ont déjà équipé leurs vendeurs de tablettes ou d’iPod Touch. Les vendeurs conseillent les clients du magasin en s’aidant des fiches produits qu’ils consultent en ligne, peuvent aussi prendre en photo la carte de fidélité et accéder ainsi au profil historique de leur client.
En revanche, au moment du paiement, le client est laissé seul et doit faire la queue à la caisse, comme au temps du « Bonheur des dames » !
Si ces vendeurs disposaient d’un mPOS lié à une tablette, l’expérience clientèle sera vraiment complète, elle pourrait enfin aller jusqu’au paiement, pour une parfaite expérience d’achat. Et si en plus, le mPOS proposait une interaction semblable à celle en ligne, en jouant sur une interface tactile, tous les parcours cross-canal deviendraient concevables.
Par exemple, le client d’un magasin de vêtements ne viendra plus pour essayer un modèle et l’acheter en ligne ensuite. Terminé le showrooming, le client essaiera, conseillé par un vendeur, celui-ci pourra encaisser le règlement directement, tout en vérifiant l’adresse de livraison pour passer cette commande au stock central.
Oui les premiers terminaux de paiement en mode mobile n’ont pas fonctionné, parce qu’ils n’ont pas innové et se sont contentés de proposer uniquement le paiement mobile. Mais il reste la place pour une solution de paiement mobile qui concentre un ensemble de services pour développer les usages et l’expérience en magasin, pour les petits et les grands commerçants : le mPOS de demain.
Auteur : Vincent Lenglet, Product Marketing Manager, Monext
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Un article de notre dossier Distribution Retail & Point de vente
(c) ill. Shutterstock – Young businesswoman making silent gesture
Christophe
29 octobre 2014 à 14:43
Peut être que le coût d’accès à cette technologie était trop élevé pour les commerçants en plus de ceux liés aux paiements par carte traditionnels.
Je reviens sur l’exemple du pâtissier car il me parait incohérent avec le paiement mobile:
Si celui-ci livre des macarons, cela vient du fait que le client les a commandés soit en magasin ou sur un site e-commerce….je laisse deviner la suite
Dominique PALACCI
6 novembre 2014 à 10:56
Attention aux effets de bord.
Le contrat de travail du vendeur ne spécifie pas qu’il doit faire de l’encaissement. Négociations salariales en vue.
Et que faire des caissières ? Grogne sociale assurée.
Tout changement ne peut fonctionner que si il est partagé par tous.