Il faut une certaine abnégation et une forte dose de conviction pour être un consommateur « écolo » ou responsable. Car depuis que la conscience écologique se développe, surtout depuis les 5 dernières années avec l’explosion médiatique de l’écologie et des sujets liés au réchauffement climatique ou aux pandémies, le citoyen de base peine à passer à l’acte.
L’écologie : à la mode et politiquement correcte
L’écologie est un sujet à la mode et occupe une « part de voix » dans tous les médias (internet, presse écrite ou radio, TVs) qui reste bien supérieure à sa part de marché commerciale ou citoyenne. En effet, on estime que les ventes totales de produits « verts » ne représentent que 2,4 euros sur 100 euros dépensés par un consommateur français en produits de détail. Le chiffre double si on y ajoute les autres formes de consommation éthique qui ne sont pas écologiques, mais cela reste très modeste.
Il reste qu’on parle beaucoup de cette part de la consommation car elle est en forte croissance (+430% de 2000 à 2009) et politiquement correcte : la semaine du commerce équitable, la communication « verte » des entreprises, justifiée ou en mode greenwashing, le Grenelle de l’environnement, le discours politique, … tout concours à starifier le consommateur écolo.
Celui-ci se fait pourtant assez rare : face à la réputation de chèreté des produits bio ou écologiques (1) et dans un contexte de crise du pouvoir d’achat, le consommateur renâcle. Et il faut avouer que de nombreux distributeurs ont la main lourde. On connaît tous les marchés où les produits bio sont « hors de prix » et des magasins qui, sous prétexte de vente de la bonne conscience avec les produits verts, ponctionnent largement le client engagé. Seuls quelques rares sites web comme consoGlobe jouent le jeu du consommateur en pratiquant des prix compétitifs (2).
La consommation de produits écologiques, une question d’engagement
Car c’est bien d’engagement qu’il s’agit. Les consommateurs fidèles de produits écologiques, ceux qui acceptent de payer régulièremnet 20 à 50% de surcoût, votent : ils militent avec leur carte bleue. Le grand public, lui, renonce massivement au-delà d’un surcoût dépassant 5% (3). Il ne cède à l’appel des produits écologiques que face à des promesses tangibles des économies réalisées grâce aux produits verts.(4)
Porté par sa conviction de bien faire pour les autres, pour sa santé et pour la planète, le consommateur écolo sacrifie sciemment un peu de son pouvoir d’achat. Il accepte de consommer mieux et de faire sa part de la mutation annoncée vers un monde moins polluant, même si le plus grand nombre continue de courir le hard discount.
Mais voilà, que la mode tourne. Que les Cassandre et les Allègre se mettent à semer le doute. Le réchauffement serait une imposture et donc, sous-entendu, ceux qui achètent des produits verts, le feraient en vain. Les panneaux solaires ne seraient pas rentable, les éoliennes détruiraient notre patrimoine, les ampoules basse conso ne seraient qu’une manière de vendre plus, les 4×4 ne pollueraient finalement pas tant que ça, les actes individuels seraient vains face aux errements des Puissants et des multinationales.. Bref, les produits verts ne seraient donc pas si vertueux. La mode est au doute.
Et pourtant, malgré tout, sur consoGlobe (et ailleurs) de simples citoyens continuent de s’informer et d’essayer de changer leur consommation. Quand on vous dit que le consommateur écolo est un héros…
Auteur : Jean-Marie Boucher fondateur de consoGlobe
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1 – Selon le rapport Green retail in Europe publié en mai, en 2010, les consommateurs français payent en moyenne 51% de plus pour des produits « verts » et 29% de plus pour leur alimentation et leurs boissons bio, contre respectivement 55% et 27% en 2006
2- Internet peut également aider à lever la barrière prix en permettant de substantielles économies sur l’achat de produits « verts », même si les rabais ne sont pas aussi importants que sur des produits standards. (ibidem)
3 – Enquête sur la sensibilité au prix de Noël 2009 réalisée par consoGlobe.com
4 – Economiseurs d’eau, chargeurs ou panneaux solaires, fontaines à eau gazeuse, balles de lavage, …
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