La rémunération est importante, mais ce n’est pas le principal moteur de motivation du marketeur. A contrario, et c’est très humain, la reconnaissance du marketing est clairement un facteur important et prime sur la rémunération.
Le responsable marketing est presque heureux*. Sur une échelle de 1 à 10, l’indice moyen de bonheur est à 6, juste au-dessus de « je survis » Le responsable marketing est presque heureux dans son poste. Mais loin de l’extase pour la majorité…
Il est loin le temps de l’image du responsable marketing évoluant dans un monde créatif et toujours fun !
Combien de « non-marketeurs » ont voulu un jour faire du marketing ? Aujourd’hui, il n’est pourtant que le relais de communication de son groupe, lui laissant peu de place pour la créativité et l’innovation. D’un point de vue plus opérationnel, il est un élément clé dans la contribution au business, presque au même titre que la fonction commerciale. Et si l’ensemble de ses actions est désormais mesuré, sa contribution est peu, voire pas reconnue au même niveau que celle des autres contributeurs. En définitive, le responsable marketing est heureux dans son poste puisqu’il y trouve toujours du sens et de la motivation ; mais l’absence de reconnaissance lui fait encore défaut. Il n’en demeure pas moins que le responsable marketing reste dans les fonctions les plus Happy at Work !
La fonction marketing a vécu une mutation en passant du tout créatif au presque tout opérationnel. Sa contribution « commerciale » est exigée, mesurée et de plus en plus importante. Mais dans les faits, elle n’est pas reconnue comme un apporteur d’affaires ou un contributeur : on lui demande de sourcer du business, mais on ne le reconnait pas ! Simple oubli, négligence, ou vraie absence de reconnaissance ? Il faut du temps pour changer les mentalités même si d’une certaine manière le changement a commencé à opérer : rémunération sur objectifs, bonus sur résultats, mesure de sa performance au même titre que les commerciaux, etc. Finalement, si le responsable marketing n’est pas vénal, il se peut qu’il le devienne en réclamant lui aussi sa part du gâteau.
Barbara Borrel, Director EMEA Field Marketing Kyriba et membre du CMIT @BarbaraBorrel
La place, le rôle du marketing et sa valorisation dans l’entreprise
La mesure de la performance du marketing s’est très fortement accélérée et affinée au cours de la dernière décennie. Beaucoup de marketeurs étaient encore mesurés sur l’efficacité pressentie au milieu des années 2000. L’arrivée du CRM et des indicateurs BI a favorisé la mise en place de KPIs très précis et indiscutables. Oui, mais… Car ces KPIs ne disent pas tout. Tout d’abord, ils font peu de distinction entre un poste « Corporate » et un poste « Field ». Ce dernier, plus proche du terrain peut bénéficier d’une reconnaissance locale, car ses actions sont vues et jugées immédiatement. Pour les fonctions Corp, c’est plus compliqué car il y a moins de visibilité des forces commerciales. Plus loin du terrain, la valorisation n’est pas aussi directe. Et pourtant elle est très importante, pour tous, cette valorisation et constitue un véritable moteur pour de nombreux marketeurs. Sans doute autant que la rémunération. L’étude montre d’ailleurs que pour 53% des marketeurs interrogés la rémunération n’est pas le critère premier qui amènerait à changer d’entreprise.
François Pichon, Directeur Marketing Europe de l’ouest, Mapp Digital et membre du CMIT @fpichon
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*« Comment est évalué et rémunéré le Marketing en France ». Un livre blanc du CMIT (septembre 2017 ) qui recueille et analyse 170 réponses de responsables marketing français.
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