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Outils numériques et territoire : la conquête de l’espace

Les outils numériques (3D, hologrammes, réalité virtuelle...) : une opportunité de revenir à une perception très physique de l’espace

Les outils numériques (3D, hologrammes, réalité virtuelle…) : une opportunité de revenir à une perception très physique de l’espace

Promoteurs, collectivités locales et architectes disposent désormais d’outils numériques très puissants pour mieux imaginer et représenter le territoire. Mais paradoxalement, passer par l’intermédiaire de solutions hautement technologiques comme la 3D, les hologrammes ou de la réalité virtuelle est aussi une opportunité de revenir à une perception très physique de l’espace

Longtemps, les univers virtuels ont été, au mieux, de pâles copies du monde réel. Versions simplifiées ou réalités affadies de la réalité, ces univers manquaient à la fois de densité et de complexité. Sous la poussée des besoins notamment des jeux vidéo qui exigeaient l’immersion des joueurs dans des mondes de plus en plus complexes et réalistes, et rendu possible par les progrès considérables des capacités de calcul des ordinateurs, ce rapport s’est progressivement équilibré, voire inversé. Et si les univers virtuels étaient aujourd’hui devenus le meilleur moyen pour appréhender le réel, le modéliser, voire le transformer ?

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Loin de nous couper du monde physique en nous enfermant dans une bulle virtuelle, les technologies immersives représentent de formidables outils pour mieux se représenter et imaginer les espaces physiques de demain. Architectes et urbanistes utilisent déjà de longue date les maquettes numériques pour concevoir leurs projets. Demain, pour mieux en assurer la conception et la maintenance, ils s’appuieront également sur des jumeaux numériques des bâtiments et des infrastructures. Grâce à ces technologies, les frontières entre monde physique et monde virtuel sont appelées à devenir de plus en plus poreuses et fluctuantes.

Dépasser la maquette numérique avec les hologrammes et la VR

La perception d’un objet dépend de la nature du regard que l’on pose sur lui. Et, par la multiplicité des paramètres qu’ils permettent de prendre en compte aujourd’hui, ces outils rendent possible un regard renouvelé et “augmenté” sur ce qu’est un bâtiment. L’un des intérêts de ces différentes technologies est de permettre un décentrement du regard, afin d’envisager le bâtiment dans la globalité de son environnement, à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, et non plus comme un objet isolé. Elles facilitent également la collaboration entre les différentes parties prenantes des projets urbains, à travers une plateforme unifiée sur laquelle chacun peut travailler en parallèle. Ainsi, la plupart des problèmes de conception, qui auraient été identifiés par le passé seulement sur le chantier, peuvent aujourd’hui être anticipés dès le stade de la maquette : un gain, aussi bien en termes de temps et d’argent non négligeable.

Pour dépasser le stade de la maquette numérique, qui reste finalement assez statique et peu interactive, de nouvelles solutions s’offrent désormais aux acteurs du territoire : hologrammes, réalité virtuelle (ou VR), réalité augmentée (ou AR)… autant d’outils qui permettent de mieux s’immerger et se projeter dans les projets immobiliers et urbains.

Matthieu Piat, Leader Smart Territory chez Prodware

Certes, la réalité virtuelle a longtemps eu – et a toujours pour certains – une image de “gadget”. Néanmoins, les perceptions évoluent rapidement, à mesure que la technologie progresse, s’améliore et se démocratise, notamment sur le volet souvent crucial des coûts. Autre accélérateur d’adoption, les casques deviennent moins encombrants et se rapprochent de simples lunettes. Ils sont donc, plus faciles à porter.

Un nouveau rapport à l’espace

Du côté des professionnels, on note un intérêt récent des différents acteurs de la ville pour ces outils qui permettent d’évoluer dans des bâtiments existants ou en conception, sans avoir à bouger de chez soi ou quitter son bureau. En outre, par rapport aux maquettes 3D, la réalité virtuelle apporte une nouvelle dimension : l’échelle et la possibilité de visualiser très concrètement l’espace et les volumes à mesure que l’on navigue dans l’environnement 3D.

Que ce soit dans la phase de conception, de concertation ou d’exploitation, ces outils vont jouer un rôle fondamental dans la construction du territoire de demain. En particulier, la réalité virtuelle et les hologrammes ont des usages très pertinents dans la phase de présentation des projets. Ils permettent en effet aux décideurs et aux usagers de se projeter plus facilement, en étant “dans” le projet, au plus près. Paradoxalement, grâce au virtuel, les projets deviennent plus réels, plus “physiques”.

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Des outils au service de la concertation

Il serait toutefois dommage de limiter ces technologies à leur seule fonction de représentation de l’espace. L’immersion peut également être un excellent moyen de passer à l’action. Ces solutions immersives vont en effet progressivement devenir des outils au service de la concertation, en permettant aux différents publics impliqués de contribuer, annoter ou commenter les différentes options envisagées pour un projet. Ce sont de formidables biais pour ouvrir une discussion.

Très prochainement, dans un contexte où la phase de concertation devient de plus en plus cruciale et s’avère même souvent indispensable pour susciter l’adhésion, l’immersion va donc permettre de repenser la prise de décision, en impliquant davantage les usagers du territoire et les différentes parties prenantes.

C’est d’ailleurs une leçon qu’aurait dû garder en tête Google : faute de concertation avec le public et d’adhésion des pouvoirs locaux, son projet, baptisé Sidewalk et hautement technologique de “smart city” au bord du lac Ontario, à Toronto a finalement été enterré. L’innovation repousse toujours plus loin la frontière entre le possible et l’impossible, lui donnant une aptitude toujours plus puissante à redessiner le monde. N’oublions cependant pas que la technologie doit être au service du territoire et de ses usagers, et non l’inverse.

Auteur : Matthieu Piat, Leader Smart Territory chez Prodware

(c) Ill. DepositPhotos

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