Si la France compte 34 millions de cyberacheteurs et l’Europe 260 millions, la Chine devrait atteindre les 500 millions d’ici fin 2015 ! Des chiffres qui laissent rêveur et prouvent que la Chine est un véritable Eldorado pour les e-commerçants du monde entier. Le e-commerce chinois possède ses propres normes et demande une certaine maturité mais, une fois ces obstacles appréhendés, il offre de véritables opportunités.
Les atouts français sur un marché chinois en pleine expansion
En matière de commerce frontalier, la France a encore un peu de retard. Les marchands français n’ont pas encore pris l’habitude de vendre à l’international, même si cette tendance est actuellement en train de changer. Et à raison !
En effet, les produits français sont mondialement reconnus pour leur qualité et leur niveau de sécurité élevé. Sans compter que sur des secteurs tels que le luxe, les cosmétiques, le prêt à porter ou encore la gastronomie et la décoration, la France compte des marques de renom appréciées hors de ses frontières, et tout particulièrement par les consommateurs chinois.
Les commerçants français ont donc tout intérêt à profiter de ces atouts pour s’exporter. D’autant que marché chinois, en pleine expansion, représente déjà 2 fois le marché européen. A titre d’illustration, le 11.11 – événement marketing crée par Alibaba à l’occasion de la Journée des Célibataires – a généré à lui seul, en 2014, un chiffre d’affaire de 9 milliards de dollars, soit plus de 4 fois le chiffre d’affaire généré par les célèbres Black Friday et Cyber Monday américains réunis !
Ces chiffres colossaux prouvent que le marché chinois offre de formidables opportunités de croissance aux marchands français. Mais encore faut-il mettre en place un déploiement adapté et maîtriser les codes du marché chinois.
Comment pénétrer le marché chinois ?
Se lancer sur le marché chinois nécessite des investissements et il est ainsi important de définir la stratégie la mieux adaptée. Aujourd’hui, plusieurs options s’offrent aux e-commerçants français :
La première consiste à choisir de tout gérer depuis un site international centralisé et de générer de l’audience à l’export. Cela s’avère assez complexe, même si le site est traduit en mandarin, notamment pour des problématiques de censure et de douane.
La seconde est de lancer un site en Chine. Mais là encore, les choses ne sont pas si simples car cette stratégie implique la création d’une filiale et donc de s’entourer d’intermédiaires, de trouver un hébergeur, d’être capable de gérer ses stocks à distance, etc…
Reste une troisième option, beaucoup plus souple : commercialiser son catalogue produits via un tiers comme une marketplace. Le marchand a le choix entre une place de marché interne à la Chine, en sachant que l’ensemble des produits proposés doivent être certifiés par la loi chinoise, ou une place de marché externe comme par exemple T-Mall Global via Hong Kong ou encore Amazon Chine. Cette dernière option est sans conteste la plus simple.
Maîtriser les codes et les normes du marché chinois
Une fois la décision de se lancer en Chine prise et la méthode définie, reste à implémenter la stratégie marketing. Le marché chinois a l’avantage d’avoir une typologie d’acteurs très limitée. Alors qu’en France, les responsables marketing doivent composer avec différents canaux d’acquisition, l’e-commerce chinois est dominé par quelques grandes marketplaces telles qu’Alibaba, JD.com, Amazon Chine ou encore 51buy.
Cependant, les usages sont très différents et demandent de repenser entièrement sa stratégie marketing. En termes de contenu, par exemple, les consommateurs chinois sont habitués à des fiches produits allant jusqu’à 7 pages, détaillant tous les caractéristiques techniques, et accompagnées de 6/7 visuels. Au-delà d’une traduction en mandarin, le catalogue produits doit ainsi être entièrement retravaillé.
Par ailleurs, pour réussir sur les marketplaces chinoises, qui regroupent des dizaines de milliers de marchands, il est crucial de sortir du lot ! Le plan média doit donc être conséquent et la communication, pensée pour ce public particulier. Par exemple, Facebook et Twitter ne sont pas présents en Chine. Les internautes chinois utilisent des plateformes qui leur sont propres, comme Wechat, Weibo ou encore Renren.
Il est également à noter qu’en Chine, les plateformes de paiement sont différentes et les usages en matière de paiement en ligne, spécifiques. Une solution de paiement adaptée au marché chinois et permettant de faire le lien entre le monde physique et le monde virtuel est essentiel puisque la carte bancaire est très peu usitée.
Le e-commerce chinois explose et tend à s’ouvrir de plus en plus aux marchés internationaux. Il est porteur de nombreuses promesses pour l’avenir. Peu importe leur taille, les marchands français se doivent de garder un œil sur la Chine car, même s’ils décident de ne pas se lancer sur ce marché dans l’immédiat, c’est la Chine qui viendra à eux, avec des places de marchés qui pourraient rapidement devenir les nouveaux acteurs incontournables du e-commerce mondial.
Auteur : Nenad Cetkovic, Chief Operating Officer, Lengow
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(c) ill. Shutterstock – Young Asian couple shopping and looking at cellphone in the mall

