L’année 2013 a été marquée par une consommation de vidéo en ligne historique. Selon comScore, 80% des internautes Français sont des vidéonautes. Alors que la vidéo en ligne explose, quels sont les facteurs qui façonneront l’évolution de ce marché en 2014?
L’année dernière, l’industrie de la vidéo en ligne a beaucoup parlé du cloud – de sa capacité à transformer la télévision grâce à une approche agnostique des terminaux de visionnage et à une amélioration des services par l’intermédiaire de mises à jour flexibles en temps réel. Cette année, nous pouvons nous attendre à voir une montée en puissance de ce phénomène face à une diminution de la résistance, alors que les fournisseurs cherchent à migrer leurs activités vers le cloud.
Provisioning cloud : le cloud à la carte
Cette transition vers des services «à la carte» en mode cloud est le signe évident de la maturation du marché de la VOD, mais il est aussi le résultat de l’émergence de services de cloud computing flexibles et discrets qui permettent aux éditeurs de médias d’opter pour une approche à la carte plutôt que pour des services de bout-en-bout.
Offrir des expériences vidéo fluides est le moteur de l’industrie de la télévision, et tout ce qui risque d’y nuire est potentiellement dommageable. C’est pourquoi nous pouvons nous attendre à voir les fournisseurs de contenu exploiter de plus en plus les opportunités du cloud via des services «à la carte» pour soutenir des éléments spécifiques de la fonctionnalité TV – du codage à la diffusion, en passant par l’interface utilisateur – plutôt que la totalité de leurs plates-formes.
La combinaison du meilleur du cloud avec les infrastructures existantes représente le salut des opérateurs de télévision qui cherchent à rationaliser la prestation de leurs services. Seuls ces services flexibles peuvent offrir aux médias l’agilité dont ils ont besoin. C’est ce qui façonnera les expériences les plus personnalisées de demain et que nous voyons déjà avec la réussite de Netflix, qui capitalise sur ses abonnés de manière inédite.
Me TV: l’avènement de la programmation personnelle
L’expérience digitale des consommateurs s’est grandement complexifiée, et la priorité absolue reste la possibilité de trouver le contenu le plus pertinent au moment et au lieu le plus adéquat. C’est pourquoi nous allons certainement assister à un bond en avant de la ‘Me TV’ en 2014, entendez par là le concept de l’expérience personnalisée, adaptée à chaque utilisateur et optimisée pour chaque écran selon la géographie et les préférences.
Au-delà de la capacité à fournir du contenu calibré de manière unifiée vers chaque utilisateur final, le prochain challenge est celui des données. En effet, la mine d’or de données générée par les services en mode cloud tels que les grilles de programmation et l’organisation de contenus va permettre de proposer des expériences entièrement personnalisées.
Ce que veut finalement le vidéonaute, c’est avoir accès à un contenu de haute qualité, basé sur ses propres goûts, quelle que soit la source ou le terminal depuis lequel il y accède – un contenu pouvant être pris en charge à l’aide des informations de base sur un utilisateur. Cette intelligence pouvant être améliorée grâce à un aperçu supplémentaire de ses goûts accordé par un utilisateur – via les likes sur Netflix ou l’API Facebook Graph – les fournisseurs de contenu ont toutes les cartes en main pour faire de la « Me TV » une réalité.
Booster la technologie de diffusion
Selon Forrester, la France comptera près de 2 milliards d’utilisateurs de Smartphones en 2014.
Cette augmentation du nombre d’écrans disponibles, combinée à celle du nombre d’offres de services de TV personnalisés, devrait figurer au cœur des préoccupations des éditeurs de contenu cette année. Compte tenu de la grande variété d’interfaces et de systèmes d’exploitation, ils ont intérêt à proposer à leurs utilisateurs une expérience et des contenus sans accroc.
En 2014, la prochaine génération de formats d’encodage tels que le MPEG-DASH va se généraliser pour permettre aux diffuseurs de supporter un très large éventail de dispositifs et plates-formes. Depuis sa standardisation en 2011, l’adoption massive de MPEG-DASH tarde à venir, mais face à la demande exponentielle de contenus, à la fois en direct et VOD, sur les écrans et les plates-formes, il est probable que son avènement se concrétise en cette année, surtout si les questions de propriété intellectuelle qui en ont entravé l’expansion sont résolues.
2014 s’annonce comme une année fascinante. De nouveaux agents de disruption, tels que Wuaki, arrivent dans l’écosystème de la télévision, obligeant les opérateurs historiques à repenser intégralement leurs stratégies. Difficile d’anticiper sur le nombre de places restantes dans la course, mais nul doute qu’il sera passionnant de voir comment les diffuseurs et les propriétaires de contenu relèveront le défi pour continuer à séduire le consommateur dans un marché bien rempli. La question n’est pas de savoir qui sera le meilleur, mais plutôt de faire des compromis et mettre en place des partenariats. L’agilité et l’écoute du consommateur seront les clés de la prospérité.
Auteur : Henri Hallynck, Directeur Commercial Europe du Sud, Brightcove
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