En rachetant Motorola, Google passe à la vitesse supérieure dans le Mobile.
En déboursant 12,5M$ en plein crash boursier pour devenir « constructeur de terminaux », Google a plus que surpris le marché.
Un pari…
En effet, devenir le concurrent frontal de tous ses partenaires (HTC, LG, Samsung) peut sembler périlleux : se lancer dans le hardware, la distribution physique, la gestion des sous-traitants pour une société dont le business modèle repose principalement sur la publicité ne correspond pas à l’image que l’on se fait d’une stratégie raisonnable.
Enfin, racheter un acteur de cette taille en situation financière fragile relève d’un pari financier même pour une société aussi riche que Google, société que les marchés surveillent avec un scepticisme compréhensible. La tâche d’intégration opérationnelle risque d’être lourde…
La concrétisation d’une stratégie dans la téléphonie mobile
Néanmoins et en y regardant de plus près, le choix de Google s’inscrit dans une stratégie mobile, plus discrète qu’Apple mais extrêmement efficace : au 2ème trimestre, Androïd équipe 43% des 100M de smartphones vendus dans le monde et se positionne comme le futur standard des terminaux mobiles.
En prenant le risque d’être en concurrence avec ses partenaires, Google montre ainsi sa confiance dans le succès de son système et dans l’absence d’alternative crédible.
Par ailleurs, Motorola possède de nombreux brevets sur les terminaux, les réseaux…
À travers le Google Phone, la société de Larry Page avait déjà expérimenté la construction d’un terminal. En maîtrisant la chaîne de production de A à Z, elle va obtenir une plus grande marge de manœuvre et de réactivité pour concurrencer les iPhones, tant sur le plan du design, de l’ergonomie que de l’équipement. Le terminal ultime intégrant l’ensemble des fonctionnalités et des possibilités offertes par la convergence tant évoquée ces dernières années est désormais envisageable et ce dès 2012.
Impact sur la concurrence ?
Ajoutons à cela le fait que le paysage concurrentiel des tablettes et autres devices pourrait bien s’en trouver changé : HP annonçant récemment son intention de stopper toute activité autour de ses terminaux WebOS.
C’est désormais au tour d’autres géants tels que Microsoft, RIM, Facebook, Nokia, Dell,… d’entrer dans la bataille et de prendre position, au risque d’être définitivement hors jeux, même si ces derniers sont loin d’être faits…
Auteur : Nicolas d’Hueppe, Président du Directoire Cellfish Europe