Les freelances sont de plus en plus nombreux. Dans cet océan, comment trouver LA perle qui garantira le succès de votre projet ? De notre point de vue, certainement pas en s’en remettant aux sirènes (pourtant prometteuses) de l’intelligence artificielle et des plateformes « au kilo ». Pourquoi ? Car, dans nos métiers, les freelances ne sont pas des produits interchangeables, mais des talents uniques qu’il s’agit de séduire et de mobiliser. S’entourer de recruteurs d’un genre nouveau devient donc incontournable.
L’intelligence artificielle n’est pas adaptée pour recruter les meilleurs talents freelances. Les freelances ne sont pas des tomates et il serait aberrant de les « vendre » comme telles. D’autant que leur nombre explose (800 000 en France aujourd’hui), transformant en profondeur le marché du recrutement. Et que cela place les entreprises face à un double défi : trouver le bon expert, le plus souvent dans un contexte très contraint… et savoir tirer parti de ce nouveau vivier.
La limite de l’intelligence artificielle
… C’est qu’en dépit de son utilisation exponentielle, le taux d’erreur de recrutement des cadres reste stable depuis 25 ans – 17% selon l’APEC. Et c’est encore plus vrai pour le recrutement des freelances : certes, les datas taguent les expériences, trient les expertises, croisent les diplômes. Mais la plupart des outils de mise en relation brassent avant tout la quantité, revendiquant des prestations standardisées. Elles sont inaptes à identifier les qualités humaines, la créativité, la personnalité, si essentielles au succès de nos métiers. Le paradoxe n’en est que plus frappant : d’un côté, une recherche de profils pointus répondant à une problématique spécifique dans un contexte ultra concurrentiel, face à des publics exigeants. De l’autre, des plateformes conçues comme des Tinder de la chasse de tête, où l’on zappe à l’envi entre plusieurs profils interchangeables, à choisir selon une disponibilité… et un tarif jour.
L’autre limite de l’intelligence artificielle est que le rôle du recruteur n’en devient que plus fondamental. Les entreprises ont désormais besoin de chasseurs affutés d’un genre nouveau – proche des agents d’artistes – pour les aider à trouver le profil parfait. Leur atout ? Une subjectivité assumée. Bien sûr, ils connaissent le fonctionnement, l’état d’esprit, les attentes de leurs clients. Mais cela va plus loin : dès l’amont, leur connaissance fine des nouveaux enjeux du secteur (engagement, mobilisation) et des nouveaux médias (digital, data…) leur permet d’aider leurs clients à définir leurs besoins en compétences et à cadrer la mission. Enfin, leur relation de confiance avec les freelances leur garantit de trouver la « bonne » mission, dans laquelle ils sauront donner la pleine mesure de leur talent. Et cela exige de passer du temps à les repérer, les suivre et les rencontrer. De connaitre leur histoire, leur sensibilité, leurs particularités, bien au-delà d’une simple ligne de CV et d’expertises codifiées.
L’avantage de l’intelligence artificielle…
… C’est donc qu’elle nous rappelle, plus que jamais, qu’à l’heure de choisir les talents dont nous souhaitons nous entourer, il est nécessaire de lui adjoindre une large pincée d’intelligence… humaine.
Auteures : Caroline Dudkowski et Marion Tosi, co-fondatrices de Rue Tandem
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(c) ill. DepositPhotos
Benjamin
29 novembre 2017 à 22:06
Je vais de ce pas contacter Rue Tandem 🙂
CV-Leader
14 octobre 2019 à 20:51
Merci pour cet article intéressant. Un recrutement réussi passera toujours par un CV et lettre de motivation.
Serge-Henri Saint-Michel
15 octobre 2019 à 8:25
Evidence, pour le moment, non ? Et si nous réfléchissions à des pratiques différentes ?