Quand un réseau social privé est lancé dans une entreprise, la première chose qui vient à l’esprit pour ses futurs utilisateurs est « mais quoi cela peut-il bien (me) servir ? ». La réponse à cette question déterminera le succès ou non du réseau social d’entreprise (RSE) mis en place.
Ne pas être précis dans les objectifs est fatal
« Accroitre la collaboration » ou « améliorer la communication » ne sont pas des objectifs viables. Ils sont trop larges et ce sont des pré-requis sous-tendus au lancement de n’importe quel projet de réseau social d’entreprise.
En étant trop larges, ces objectifs rentrent en conflit avec les processus et outils déjà établis depuis longtemps dans l’entreprise – comme l’e-mail et l’intranet – et ne permettent pas d’expliquer concrètement les bénéfices apportés par le réseau social.
Résultat : les utilisateurs sont perdus, ne comprennent pas, et deviennent résistants au changement. Et ce manque d’adoption est le meilleur moyen d’amener un projet à son échec.
Un autre problème avec les réseaux sociaux dont les objectifs sont mal définis, c’est le manque de valeur perçue et donc de rasons à y participer. En général, le déploiement d’un réseau social d’entreprise a besoin d’une planification et d’un travail en amont pour créer des contenus intéressants et utiles répondant aux besoins des utilisateurs futurs, ce qui les incitera à revenir.
Quand la « valeur » procurée n’est pas claire, il est difficile de motiver les salariés à venir « nourrir » les contenus de la plateforme. Dans ce cas, pourquoi venir sur ce réseau et y passer du temps ? Conséquence : même si les membres du RSE se connectent une première fois par « politesse » et curiosité car ils ont reçu une invitation, le réseau devient immédiatement un outil « de plus » qui va leur demander du temps d’adaptation. Et ils n’y reviennent plus.
Bien démarrer un RSE n’est pas compliqué
Il y a des approches simples à adopter pour démarrer votre réseau social d’entreprise de la bonne manière :
Pensez « petit »
Inviter tout le monde à rejoindre un réseau social en espérant jouer sur l’effet de « masse » afin de provoquer l’adoption est une première manière de se planter. Le nombre de membres d’un RSE n’est pas du tout synonyme de succès (et c’est d’ailleurs ce qui différencie un réseau social professionnel d’un réseau social grand public comme Facebook).
Que préférez-vous : une petit mais très active communauté de 50 personnes qui échangent, partagent des notes, et travaillent de concert sur des projets ou une communauté de 500 personnes dont une faible fraction vient sur le réseau et n’y fait pas grand chose ?
Le bon point de départ : ciblez plusieurs communautés à taille « humaine » qui ne vont pas perdre leurs membres et leur donner envie de participer.
Soyez clairs dans les objectifs
Si les utilisateurs se demandent pourquoi ils ont été invités à rejoindre une communauté, dites vous que ce n’est pas bon signe du tout ! Chaque communauté existante au sein de votre entreprise doit avoir un objectif simple et clair qui doit tenir en une phrase la plus précise possible.
Évitez une « communauté réservée aux commerciaux pour mieux les faire communiquer entre-eux » et privilégiez une « communauté dédiée aux succès et échecs commerciaux pour mieux préparer les futurs appels d’offres ».
Trouvez vos « Champions »
Quand vous travaillez avec des communautés focalisées sur des sujets précis, certains membres deviennent plus actifs que d’autres car ils ont « mieux » compris comment appréhender la puissance du réseau social pour leurs taches professionnelles. Ce sont ces utilisateurs qu’il faut identifier, ces « Champions », pour travailler avec eux à impliquer et emporter l’adhésion de tous.
Identifiez des animateurs
Croire en l’auto-régulation d’une communauté à son démarrage est le meilleur moyen de ne pas la faire décoller. Cet animateur (idéalement un par communauté) doit être identifié en amont du lancement du RSE. C’est une personne motivée pour animer le réseau, impliquée dans la construction de la communauté dont il a la responsabilité.
Il a des capacités évidentes de communiquant, « d’évangélisateur », et d’expert sur un sujet. Il est là pour démontrer au quotidien aux autres membres les avantages à utiliser ce nouvel outil plutôt que de revenir immédiatement aux anciennes habitudes.
En commençant « petit », vous pouvez vous assurer que les membres comprendront pourquoi ils sont « là », ce que l’on attend d’eux, et quel intérêt ils peuvent en retirer. Accumuler les succès en ouvrant l’une après l’autre des communautés « qui marchent » est le meilleur moyen de réussir dans le temps la construction et la réussite de son RSE.
Auteur : Damien Douani, Social media expert chez blueKiwi