A l’instar des autres secteurs d’activité qui connaissent depuis quelques années des concurrents plus jeunes, plus digitaux et plus agiles, les sociétés de l’agro-alimentaire voient arriver de nouveaux acteurs disruptifs qui viennent leur prendre des parts de marché.
En effet, des « ubers » de l’alimentaire naissent chaque jour en France et à l’international, ils s’implantent localement et prouvent des mécaniques de vente sur des marchés naissants et prometteurs.
Les « mastodontes » de l’agro-alimentaire doivent donc désormais se développer avec ces nouveaux acteurs qui bousculent leurs habitudes et leurs savoir-faire.
Directement dans l’assiette du consommateur
La partie la plus visible de l’iceberg concerne la mise en place de circuits courts qui permet aux consommateurs de ne plus passer par la case grande distribution. Que ce soit la vente locale et directe par le producteur ou par le biais de réseaux (Les AMAP, La Ruche qui dit Oui,…), le système de distribution de produits frais directement auprès des clients finaux sans passer par des intermédiaires s’est fortement développé ces dernières années.
Certains acteurs de la grande distribution tentent de rejoindre le mouvement locavore en proposant de mettre en avant les producteurs locaux dans leurs supermarchés mais cela ajoute toujours une marge financière sur les produits au détriment des producteurs et des consommateurs.
Des marques en manque d’innovation
Lorsqu’une marque lance une nouvelle gamme de produit dans la grande distribution, un produit sur deux sort des rayons au bout de six mois et les deux tiers au bout d’un an, ce qui confirme un manque d’innovation pragmatique au sein des structures agro-alimentaires françaises.
Elles doivent donc désormais innover autant en externe qu’en interne, en repérant les « pépites » alimentaires qui naissent chaque jour à l’international.
Des producteurs alimentaires innovants
Les producteurs garantissent leur développement essentiellement à travers l’innovation. Que ce soit au niveau des recettes, des packagings, ou des méthodes de production, l’innovation est la seule garantie de pouvoir développer leurs gammes et leur chiffre d’affaires.
Ces innovations font leur preuve le plus souvent au niveau local et nécessitent souvent l’appui d’une structure plus importante afin de les développer au niveau national ou à l’export.
Dénicher les « pépites » alimentaires de demain
Les sociétés de l’agro-alimentaire doivent donc s’ouvrir à une nouvelle façon d’innover en surveillant les expériences réussies à l’international.
Cela nécessite une nouvelle organisation car pour obtenir la primeur de ces « pépites » il est nécessaire de mettre en place de nouveaux outils et méthodes.
Il est désormais indispensable de réaliser de l’analyse « big data » qui permet de surveiller au quotidien des milliers de sites qui proposent des nouveaux produits (médias, blogs, site e-commerce,…), de constituer des réseaux communautaires participatifs qui permettent aux consommateurs finaux dans le monde entier de remonter des informations qualifiées et de générer un réseau participatif des producteurs à l’international.
Avec ce système de lanceur d’alertes, chaque marque française pourra alors continuer de développer ses gammes de produits en s’appuyant sur les succès découverts au moment de leurs éclosions.
Sans cette nouvelle démarche, ils continueront tout doucement à perdre des parts de marché et se réveilleront trop tard comme la SNCF face à l’émergence croissante du co-voiturage.
Auteur : Sylvain Zaffaroni, Cofondateur COOK INNOV SAS
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