J’ai passé des heures à thésauriser les conseils à deux sous de psychologues parfois à deux balles. J’ai optimisé mon personal branling toujours « open minded » et en mode « give to get ».
Je me suis rasé. J’ai nettoyé mon image de geek. Je me suis inventé des amis (depuis la fin de Second Life) avant de me précipiter chez un photographe pour qu’il m’imprime (je n’ose dire « tire ») le portait sur lequel je souris à faire blanchir un représentant en dentifrices.
J’écume les sites de rencontres. Je les butine pour lutiner.
J’ouvre et ferme mes profils, espérant à chaque fois que ce site de rencontres sera le bon. Et je laisse défiler les bits…
Le bon site pour pécho ?
…N’existe pas. Je viens de le conscientiser après des mois de psychothérapie.
Les sites de rencontres n’engendrent que des névroses, poussées par des chimères de Chimène sans cœur, fantasme d’un autre idéalisé.
Le problème, c’est moi.
Par honnêteté (oxymore de « sites de rencontres » ?), j’ai toujours précisé sur mes statuts : « marié ». Malgré le mariage pour tous, un marié, aucune femme n’en veut ! Marié est un critère de sélection drastique. Heureusement que calvitie, pointure 46, amateur de chips, 110 de tour de taille ou amateur de chips ne sont pas des filtres de recherche. La majorité des femmes resteraient seules.
Aurais-je du mentir pour parvenir à mes fins ? J’ai jugé important de chercher à créer une relation fondée sur la vérité. « Bullshit ! Et la vérité, tu la dis à ta femme ? ». Alors, choqué par ce manque de congruence, je me morfonds aux confins de l’abstinence imposée, du drapeau en berne et d’une désillusion frôlant la misanthropie. Comme il est souvent écrit, le doute m’habite.
Je m’enfonce dans la solitude qui m’accueille sans soupirer. Et mon cœur, lui au moins, se vide.
Drôlesses inatteignables, vous n’êtes que tristesse.
Homme misérable, je ne suis que faiblesse.
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