Marchés et cibles

Société, argent, valeurs : un mariage possible ?

Une société emmenée par l’argent est une société dans laquelle il ouvre toutes les portes. Il permet d’acheter, de vendre, de troquer, d’estimer, de donner une valeur, parfois même à l’inestimable…

Une société emmenée par l’argent est une société dans laquelle il ouvre toutes les portes : amour, sexe, drogue, vies… Il permet d’acheter, de vendre, de troquer, d’estimer, de donner une valeur, parfois même à l’inestimable. Et nos valeurs dans tout cela ?

Le bonheur, la générosité, la bonté, l’amour… disparaissent-ils ?

« L’argent n’a pas d’odeur » dit un proverbe latin.

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Ce n’est donc pas pour rien qu’il sert aussi bien à servir son prochain qu’à le détruire. Une société emmenée par l’argent est-elle donc dépourvue de valeur(s) ? Pas forcément. Tout dépend de l’utilité que l’Homme en fait. On ne compte plus aujourd’hui le nombre d’actions humanitaires menées par les associations, les ONG, les entreprises.

Et même en tant de crise, la générosité des Français n’en pâtit pas : c’est la conclusion d’une étude réalisée par l’IFOP pour l’agence française du développement (AFD). « 44% des sondés estiment toutefois que la part du budget consacré par la France au développement est suffisante, tandis que 35% pensent qu’elle devrait être plus importante » (L’Express, n°2998, semaine du 18 au 24 décembre 2008).

L’argent, un outil comme un autre ?

Les actes immoraux commis pour l’argent ne se comptent plus (trafics de prostituées, trafics de bébés etc.), et à travers la récente crise financière on a vu de quelle façon la quête de richesse de quelques uns pouvait impacter la société toute entière. L’argent doit pourtant rester un outil qui tantôt sert nos valeurs, tantôt les détruit.

Il est d’ailleurs un outil nécessaire, selon Adam Smith, pour préserver la paix, car il permet à l’individu d’obtenir ce qu’il désire sans violence. Contestable, étant donné l’état du monde aujourd’hui : si la lutte des classes n’est plus au cœur de la société telle que la décrivait Marx, ce sont pourtant bien les classes moyennes et populaires qui s’endettent pour résister à la pression de la société et être en mesure de consommer « comme tout le monde ». Et cela car comme le constatait Platon il y a bien longtemps « Plus les gens accordent de l’importance à la richesse, moins ils en accordent à la vertu ». Et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on observe le nombre de valeurs qui sont piétinées pour accéder à la richesse.

En témoigne la récente campagne Burger King qui récompense la suppression de ses amis (de ses contacts internet) par des produits gratuits.

Ce programme fonctionnant sur Facebook a été stoppé rapidement malgré un fort succès. Il est apparemment inacceptable puisque lié au monde réel et à l’argent, tandis qu’il n’y aurait aucun problème pour les habituelles applications du réseau social qui permettent d’acheter et vendre (virtuellement) ses amis. En fait, l’argent est là encore omniprésent puisque le site internet capitalise sur son trafic, ses données et sa puissance publicitaire en utilisant le relationnel et l’émotionnel attaché à l’amitié. Et s’il fallait en fait voir dans cette campagne une dénonciation de valeurs superficielles, un appel pour un retour à la réalité ? Ceci tout en passant par la case fast-food, rien n’étant plus gratuit ni désintéressé.

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Et la société dans tout cela ? Perd-elle de sa valeur ?

Monétaire, certainement pas : si elle est emmenée par l’argent, on peut dire qu’elle est riche au même titre que l’on dirait d’une société en décadence qu’elle est pauvre.

En revanche, l’idée de valeur au sens éthique du terme est affectée. En effet, l’idée de valeur est l’une des bases du développement social : l’homme a su créer une valeur d’échange de référence pour évoluer et en arriver à la société avec l’économie complexe que nous connaissons aujourd’hui. Mais cette idée de valeur a progressivement été remplacée par l’idée d’enrichissement : on veut progresser non plus pour être mieux mais pour gagner plus et que cela se voie, ce qui explique notamment les nombreuses « dérives ».

L’argent responsable de la dégradation de nos sociétés ?

L’argent n’est pas responsable il est un outil, mais l’homme et sa relation envers l’argent sont responsables. Et pour aller plus loin, on pourrait se demander si les dérives et la survalorisation de l’argent n’expliqueraient pas l’état actuel des choses : réchauffement climatique, crise économique… Car après des années d’une course à la richesse et de développement économique, l’état de la planète et des sociétés ne semble jamais avoir été aussi mauvais.

Alors de par la nature de l’homme, certains travailleront toujours dans le sens du maintien des valeurs, et c’est déjà le cas. Même en temps de crise pour rééquilibrer les choses face aux abus mais sans pour autant pouvoir revenir sur les dégâts déjà provoqués. L’intégration de nouvelles notions pour la valorisation des entreprises en est le plus pur exemple. Il ne s’agit plus seulement de critères financiers mais de plus en plus aussi de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).

Et finalement si n’ayant pas totalement dominé les valeurs, la puissance donnée à l’argent avait plutôt altéré notre environnement et notre système de société lui-même ?

Auteurs : Adeline AUBERT, Jenifer DO COUTO, Anne-Line GAYET, LaurenMALAURIE

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