La délivrabilité est la capacité d’un email à parvenir au destinataire dans sa boite de réception. Le succès de votre campagne emailing et votre ROI (retour sur investissement) en dépendent grandement. En effet, une bonne délivrabilité vous garantit des emails reçus et donc susceptibles d’être ouverts et cliqués.
Mais voilà, si vous n’êtes pas vigilants, des spamtraps ou « pièges à spams » pourraient bien réduire à néant votre délivrabilité en vous considérant comme émetteurs d’emails non-sollicités. On distingue alors deux types de spamtraps que vous devez absolument éviter : les actifs et les inactifs.
Les spamtraps inactifs
Il s’agit d’adresses email associées à de vrais utilisateurs mais qui ont été fermées par les FAI ou par les webmails. Après fermeture, ces adresses ont renvoyé pendant un certain temps un code d’erreur indiquant que l’adresse était invalide. Ensuite, ces adresses ont été réactivées et utilisées comme spamtrap.
Ainsi, toute personne qui continuerait à leur adresser des courriels est considérée comme spammeur. Moins dangereuses que les Honeypots, ces adresses sont plus faciles à identifier et il suffit de les enlever de la liste de diffusion pour s’en débarrasser.
Les spamtraps actifs, ou Honeypots
Un Spamtrap actif ou honeypot, est une adresse email qui a pour seul but d’attirer les spammeurs. Une fois créées, ces adresses sont disséminées sur le web au moyen de robots pour piéger les spammeurs qui aspirent les adresses email. Par la suite, tout email envoyé à ces adresses est légitimement considéré comme du spam. Résultat : cet email ainsi que son expéditeur sont immédiatement blacklistés et les emails suivant n’arriveront pas à leurs destinataires.
Les spamtraps sont l’une des armes préférées des Black Listes. En effet, les Black Listes sont des organisations nationales et internationales indépendantes qui luttent contre les spammeurs ; on en compterait, à ce jour, environ 250. Ce sont elles qui transmettent aux FAI (fournisseurs d’accès internet) les adresses IP des spammeurs et les noms de domaine associés.
Ces adresses pièges sont dangereuses car elles sont difficilement identifiables et peuvent être à l’origine du blocage de votre IP auprès de plusieurs FAI. Ne vous croyez pas à l’abri parce que vous n’êtes pas un spammeur ! Des honeypots peuvent se glisser dans vos bases d’emails sans que vous ne vous en aperceviez. Par exemple, si vous collectez des adresses emails via des opérations de co-registration ou de jeux concours, les robots des Black Listes pourraient inscrire des adresses pièges sur vos formulaires.
Pas de panique des solutions existent. Il convient d’identifier les adresses douteuses et de les supprimer de vos fichiers. Pour cela deux méthodes possibles : le nettoyage par croisement et le nettoyage algorithmique.
Le nettoyage par croisement
Le nettoyage par croisement de données consiste à comparer votre fichier d’adresses avec une mégabase d’adresses pièges connues.
Néanmoins, son efficacité dépend de la récence et de l’exhaustivité de la mégabase de référence. Or chaque jour des dizaines de milliers de nouvelles adresses pièges sont créées ; et les sources dont proviennent ces adresses sont souvent peu transparentes. Cette méthode peut donc s’avérer insuffisante.
Le nettoyage « Algorithmique »
Le nettoyage algorithmique est une nouvelle méthode particulièrement innovante pour repérer vos spamtraps. Il analyse en profondeur vos fichiers et permet d’avoir accès à des informations inaccessibles par simple croisement.
A l’aide d’un moteur d’intelligence artificielle, ce système se met à jour à mesure que des adresses pièges sont repérées et/ou reconfigurées. L’étude de vos bases s’effectue donc en temps réel en fonction des informations dont dispose le moteur au moment de l’analyse.
Fonctionnement d’un nettoyage algorithmique
Certains éléments constitutifs d’une adresse email peuvent engendrer un problème de délivrabilité ou de Spamtrap. Une adresse email est composée de deux parties: le destinataire (« Recipient Level ») et le nom de domaine associé (« Domain Level).
Dans un premier temps, grâce aux données fournies par des centaines de Black Listes, le nettoyage algorithmique va analyser le destinataire et le nom de domaine associé à chacune de vos adresses email. Puis le système va passer un certain nombre de scans supplémentaires pour repérer diverses incohérences au rang desquelles il pourra repérer :
- Une mauvaise syntaxe d’un nom de domaine (Yahooo au lieu de Yahoo)
- Des adresses d’expéditeurs connus pour leurs actions juridiques
- Des adresses emails utilisant un logiciel de filtrage anti spam tiers (Mailinblack …)
- Des noms d’expéditeurs douteux (12kjsdjrlsj@yahoo.fr)
- Des domaines « parking » (Parked Domain) connus pour faire du spam, de l’activité publicitaire massive « cyber squattés » …
- Des mots-clés suspects (« spam », « Bulkmail » etc …)
- Des mots-clés de type « administrateur » (« Admin », « Contact », « info », « vente » etc …)
- Des configurations Mx Erronées ou non conforme aux standards RFC
- Des DNS Invalides, incomplets ou mal formatés
- Des noms de domaine inexistants
- Des « Mole Network » : c’est-à-dire des adresses email connues comme étant liées à des réseaux antispam
- Des « Blakhole » : c’est-à-dire des noms de domaine inconnus ou impossibles à délivrer
- Des « Clickbot Quarantine » : c’est à dires des listes d’adresses emails connues pour être associées à des robots cliqueurs (« bot »), etc.
Face au danger que représentent les spamtraps, il est temps de passer à l’attaque en effectuant un nettoyage régulier de vos bases d’emails !
Auteure : Louisia Marliacy, rédactrice web chez Mailkitchen (groupe AdThink Media)
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(c) ill. Shutterstock
ABaumann
26 avril 2016 à 18:48
Article très intéressant.
Toutefois, comment peut-on faire ce nettoyage ? Vous affirmez que telle ou telle action est possible ou facile, mais le novice que je suis ne vois absolument pas par où commencer pour être en posture pour faire ça.